La bio, toujours pleine de potentiel !

Le 29/11/2021 à 14:49

[Édito du Vitisbio 13 – oct-nov-dec 2021]

L’année 2021 a été rude. Si certains vignerons ont les cuves pleines, d’autres n’ont pas vendangé faute de raisins dans les vignes. En cause notamment, le gel, la sécheresse ou au contraire les très fortes précipitations et l’été sans chaleur. Revient alors sur la table la question du lissage du cuivre. Certes, on a l’impression de rabâcher, mais tant que l’Anses ne prendra pas réellement le dossier en main, les professionnels continueront de clamer la nécessité de dépasser, certaines années, les fameux 4 kg/ha/an.

Cette situation difficile les a poussés à demander une dérogation temporaire pour utiliser du cuivre jusqu’à 5 kg/ha, s’ils avaient déjà épandu des produits dotés, sur l’AMM, de la mention Spe1. Une requête heureusement entendue et salutaire pour certains. D’autant que la réelle toxicité du cuivre fait toujours débat. Et malgré cela, n’oublions pas que tous, producteurs, techniciens, chercheurs, mobilisent leur énergie pour trouver des alternatives.

En revanche, la toxicité des pesticides de synthèse, elle, est avérée. Le recensement de 394 études, paru en 2021 dans Frontiers in Environmental Sciences, montre que dans 70,5 % des cas, les pesticides ont un effet négatif sur les invertébrés du sol. Une autre, publiée aussi en 2021 dans Environmental Science and Technology, conclut que la biomasse microbienne et l'abondance des mycorhizes sont négativement corrélées avec la quantité de résidus de pesticides dans les sols. Et dans Environmental Chemistry Letters, un article indique que la bio et la biodynamie améliorent significativement les qualités écologiques du sol par rapport à l’agriculture conventionnelle.

N’en déplaise à ses détracteurs, malgré ses défauts, la viticulture biologique s’inscrit dans une démarche vertueuse. C’est ce que prouve, en septembre, le travail de Greenpeace et WWF France, le Basic et l’UFC-Que Choisir, en enquêtant sur la fiabilité et les impacts de plusieurs labels. Les itinéraires bio obtiennent les bénéfices socio-économiques et environnementaux les plus forts, grâce aux impacts positifs sur la santé humaine, la qualité des sols, les ressources en eau, la biodiversité, ou le bien-être animal. Alors oui, gardons en tête que les efforts demandés par la bio ne sont pas vains !

 

Frédérique Rose