[Édito par Vitisbio - n°26 – janvier-février-mars 2025].
Chaque début de mois de janvier, on pioche dans la malle à vœux. Ce sont d’ailleurs souvent les mêmes souhaits qui reviennent tous les ans. Mais est-ce gênant ? Non. Alors allons-y franchement : que 2025 apporte un souffle d’air frais, salutaire et reposant. Pour la vigne et les humains qui s’occupent d’elle, évidemment. Que l’année à venir soit remplie de beaux raisins bio, puis de vin, tout aussi bio… vendu ! Et bien sûr à des tarifs rémunérateurs !
L’épée de Damoclès mildiou plane sur les vigneronnes et vignerons qui se démènent chaque saison. Et à quel prix ! Le sujet préoccupe vraiment et gagne les vignobles encore peu concernés. Pourtant les recherches et les projets vont bon train, priorité pour toute la filière, bio ou non. Les pages de ce numéro en témoignent, au point que la place a manqué pour relater toutes les pistes en cours. Néanmoins fin 2024, la Fnab plaide pour la mise en place d’une stratégie nationale pour la viticulture bio. Et bien sûr nous n’oublions pas non plus les vignerons confrontés à d’autres maux, comme celui, à l’opposé, du manque d’eau. Là aussi les défis sont grands pour y faire face.
Mais suite à ces fortes pressions phytosanitaires, on entendrait que certains veulent revenir aux produits systémiques ? C’est une réalité. Mais dans quelle proportion ? Il faut attendre les chiffres de l’Agence Bio à venir en milieu d’année pour se faire une vraie idée, même si les premières tendances affirment que la vague de déconversions massives ne déferle pas. Et que pour une majorité, le retour en arrière n’est absolument pas envisageable. En revanche, un autre dossier remonte sur le haut de la pile : celui de l’autorisation des phosphonates en bio, demandée par l’Allemagne fin 2024.
Les représentants professionnels de la viticulture bio en France sont pourtant unanimes : pas question. Comme ils l’ont martelé début décembre à Bruxelles devant la Commission européenne. L’agriculture biologique ne doit pas perdre ses valeurs, surtout lorsque cela touche à l’utilisation de produits de synthèse ! On continue de tirer à boulets rouges sur la bio à la moindre occasion, et le consommateur, qu’il faut absolument ramener vers l’eurofeuille, risque de s’y perdre, encore plus. Et douter ? La filière ne peut pas se le permettre, à l’heure où elle est de moins en moins soutenue. En exemple, la dure baisse, de moitié, des subventions de fonctionnement du Conseil régional des Pays de la Loire aux structures qui encadrent l’agriculture biologique. Alors bravo et courage à tous ceux qui tiennent bon !
Toute l’équipe de Vitisbio vous souhaite une excellente année 2025 !
Frédérique Rose